MANIFESTE
Pour une photographie qui n’abîme plus.
Je ne veux plus faire image comme on prélève.
Je refuse de participer à l’usure des formes, à la capture du monde.
Je cherche une photographie sans extraction, sans chimie toxique, sans domination.
Je cherche un geste plus lent, plus fragile, plus juste, moins certain.
Je cherche une manière d’habiter.
J’utilise ce que j’ai sous la main : du papier, des plantes, de l’eau, du temps.
Je marche, j’écoute, j’observe.
Je ne veux rien forcer, rien voler.
Une question me guide :
Comment faire image sans détruire ?
Et si tout s’effondrait, comment continuer à créer, avec presque rien, autrement ?
Ce que je tente ici n’est pas une solution, encore moins une réponse.
C’est une expérience. Un effort d’attention. Une recherche vivante.
Un refus de l’indifférence.
Photographier, pour moi, c’est veiller.
C’est prendre soin, plutôt que prendre tout court.
C’est chercher une forme d’éthique dans le geste, de justesse dans la présence.
Je ne sais pas encore exactement ce que je cherche.
Mais je sais ce que je ne veux plus.
Et ça suffit, pour commencer.
UNE PHOTOGRAPHIE POST-EXTRACTIVISTE
Je qualifie ma démarche de post-extractiviste, au sens où je refuse le prélèvement ou la domination du paysage au profit d’une attention lente, située, respectueuse.
Cet élan que j'initie s'appuiera sur des mots, des images, des actions, dans une tentative de lutte contre des logiques d’exploitation (minières, touristiques, hydrauliques, forestières, humaines...) qui ont transformé nos espaces de vie.
Avec le projet Veilleuses, en août 2025, je pose une intention sentinelle.
J'inaugure ma nouvelle posture : photographier sans s’approprier, créer sans prélever, arpenter en recueillant plutôt qu’en capturant.